Un ou plusieurs meurtre(s) fondateur(s) ?
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Un ou plusieurs meurtre(s) fondateur(s) ?
Dès La violence et le sacré, l'expression « le meurtre fondateur » est un singulier qui a valeur de pluriel.
Faute de le comprendre, cependant, beaucoup ont vu et voient en René Girard non pas un anthropologue mais un philosophe introduisant un nouveau « concept », dont il prétend bizarrement qu'il n'est pas un concept mais aussi et surtout une réalité, et qui plus est une réalité cachée !
Mal comprise, l'expression « le meurtre fondateur » donne l'impression qu'il y a dans la théorie mimétique une espèce de mystique de la violence, violence placée à l'origine des temps ou logée dans le ciel des Idées comme un modèle barbare, lointain et abstrait, un archétype pour tous les phénomènes concrets de bouc émissaire, pour les mythes et pour les sacrifices.
A elle seule, donc, l'expression « le meurtre fondateur » et tout ce qu'elle évoque fait obstacle, je pense, à la bonne compréhension de la théorie mimétique.
C'est certainement pourquoi, dans Les Origines de la Culture, René Girard lui ajoute ou lui substitue systématiquement ou presque, lui préfère, désormais, une expression plus heureuse sur le plan de la compréhension, de la pédagogie : « le mécanisme du bouc émissaire ». C'est là aussi un singulier mais on comprend beaucoup mieux, immédiatement, que ce singulier renvoie à une multitude de meurtres collectifs : « le » mécanisme du bouc émissaire, justement parce que c'est un « mécanisme » (psychosocial), engendre de très nombreux « phénomènes de bouc émissaire », chez nos ancêtres au comportement voisins de ceux des chimpanzés d'abord (René Girard l'explique dans le chapitre consacré à l'éthologie), comme par la suite chez nos ancêtres préhistoriques puis au cours de l'histoire.
Faute de le comprendre, cependant, beaucoup ont vu et voient en René Girard non pas un anthropologue mais un philosophe introduisant un nouveau « concept », dont il prétend bizarrement qu'il n'est pas un concept mais aussi et surtout une réalité, et qui plus est une réalité cachée !
Mal comprise, l'expression « le meurtre fondateur » donne l'impression qu'il y a dans la théorie mimétique une espèce de mystique de la violence, violence placée à l'origine des temps ou logée dans le ciel des Idées comme un modèle barbare, lointain et abstrait, un archétype pour tous les phénomènes concrets de bouc émissaire, pour les mythes et pour les sacrifices.
A elle seule, donc, l'expression « le meurtre fondateur » et tout ce qu'elle évoque fait obstacle, je pense, à la bonne compréhension de la théorie mimétique.
C'est certainement pourquoi, dans Les Origines de la Culture, René Girard lui ajoute ou lui substitue systématiquement ou presque, lui préfère, désormais, une expression plus heureuse sur le plan de la compréhension, de la pédagogie : « le mécanisme du bouc émissaire ». C'est là aussi un singulier mais on comprend beaucoup mieux, immédiatement, que ce singulier renvoie à une multitude de meurtres collectifs : « le » mécanisme du bouc émissaire, justement parce que c'est un « mécanisme » (psychosocial), engendre de très nombreux « phénomènes de bouc émissaire », chez nos ancêtres au comportement voisins de ceux des chimpanzés d'abord (René Girard l'explique dans le chapitre consacré à l'éthologie), comme par la suite chez nos ancêtres préhistoriques puis au cours de l'histoire.
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