La notion de désescalade

La rivalité mimétique, entre individus ou entre États, a toujours tendance à l'escalade, à la surenchère, à la "montée aux extrêmes".

Le contraire de l'escalade, c'est la désescalade. Je ne crois pas beaucoup à la non-violence absolue. Il est facile de se prétendre non-violent quand on a une police et une armée efficaces à son service. La désescalade, avec pour horizon la non-violence, me paraît une voie plus réaliste.

A l'échelle de l'individu, la désescalade peut participer de la communication non-violente. Elle est abordée parfois dans la formation des personnels soignants qui ont affaire occasionnellement ou régulièrement à des individus en état de crise, détraqués, qu'il faut parvenir à calmer en évitant d'entrer dans le jeu de leur ressentiment, de leur colère.

A l'échelle collective, la désescalade est une doctrine de gestion des foules, des manifestants, qui vise à éviter les moyens violents en privilégiant la coopération avec les organisateurs, l'évitement de la confrontation. La France, avec ses tirs de LBD dans l’œil comme violence ultime, ferait bien de s'en inspirer. La désescalade devient possible quand les forces de l'ordre sont réellement indépendantes des politiques qui ont intérêt, parfois, à ce qu'il y ait des violences commises pour discréditer les manifestants.

La course aux armements, aux armes nucléaires en particulier est une escalade et prôner la désescalade dans ce domaine a du sens : c'est prôner de réduire le stock d'armes des deux côtés.

La désescalade a été prônée au début de la guerre en Ukraine. Puis nous sommes entrés dans un engrenage inverse de livraisons d'armes croissantes au risque d'une "montée aux extrêmes" où l'extrême est l'usage d'armes atomiques. On ne met pas fin à une guerre par un lent processus de désescalade. On a, ou on n'a pas, la volonté de faire la paix, ce qui est une forme de non-violence absolue.

La désescalade, on le voit, n'est pas toujours pertinente mais dans certains domaines, au moins, elle s'avère efficace et gagnerait, il me semble, à être mieux connue.